In celebration of the rebel music and poetry of Keny Arkana …
La lutte ne suffit pas. Il faut pouvoir créer quelque chose de nouveau. Je te parle d’autogestion et de révolution des mentalités pour accéder au bonheur.
Parce que c’est bien beau de simplement vouloir changer de régime politique, mais le piège, c’est de faire la même chose que tes prédécesseurs. Et de nourrir un système qui a échoué.
Keny Arkana, Rue 89-Le Nouvel Observateur
La Rage
Ok, on a la rage mais c'est pas celle qui fait baver,
Demande à Fabe, la vie claque comme une semelle sur les pavés
La rage de voir nos buts entravés, de vivre en travers,
la rage gravée depuis bien loin en arrière
La rage d'avoir grandi trop vite quand des adultes volent ton enfance.
PARS !! Imagine un mur et abolis la rage !
Car impossible est cette paix tant voulue,
La rage de voir autant de CRS armés dans nos rues.
La rage de voir ce putain de monde s'autodétruire
Et que ce soit toujours des innocents au centre des tirs,
La rage car c'est l'homme qui a créé chaque mur,
Se barricader de béton, aurait-il peur de la nature ?
La rage car il a oublié qu'il en faisait parti,
désharmonie profonde, mais dans quel monde la Colombe est partie ?
La rage d'être autant balafré par les putains de normes,
Et puis la rage, ouais la rage d'avoir la rage depuis qu'on est môme.
(Refrain )
Parce qu'on a la rage, on restera debout quoi qu'il arrive,
La rage d'aller jusqu'au bout et là où veut bien nous mener la vie,
Parce qu'on a la rage, on pourra plus s'taire ni s'asseoir dorénavant on s'tiendra prêt parce qu'on a la rage, le coeur et la foi !
Parce qu'on a la rage, on restera debout quoi qu'il arrive,
La rage d'aller jusqu'au bout au delà où veut bien nous mener la vie,
Parce qu'on a la rage, rien ne pourra plus nous arrêter, insoumis, sage, marginal, humaniste ou révolté !
La rage parce qu'on choisit rien et qu'on subit tout le temps
Et vu que leurs chances sont bancales et bien tout équilibre fout le camp
La rage car l'irréparable s'entasse depuis un bout de temps
La rage car qu'est ce qu'on attend pour s'mettre debout et foutre le boucan La rage c'est tout ce qu'ils nous laissent, t'façon tout ce qui nous reste,
La rage, combien des notres finiront par retourner leur veste !
La rage de vivre et de vivre l'instant présent, De choisir son futur libre et sans leurs grilles d'oppressants !
La rage, car c'est la merde et que ce monde y adhère, Et parce que tout leurs champs OGM stérilisent la Terre !
La rage pour qu'un jour l'engrenage soit brisé
Et la rage car trop lisent « Vérité » sur leur écran télévisé.
La rage car ce monde ne nous correspond pas, Nous nourrissent de faux rêves pour placer leur rempart La rage car ce monde ne nous correspond pas, Où Babylone s'engraisse pendant qu'on crève en bas !!
(Refrain)
La rage d'y croire et de faire en sorte que ça bouge, La rage d'un Chirac, d'un Sharon, d'un Tony Blair ou d'un Bush !
La rage car ce monde voit rouge mais de grisaille entouré Parce qu'ils n'entendent jamais les cris lorsque le sang coule
La rage car c'est le pire que nous frôlons,
La rage car l'Occident n'a toujours pas hôté sa tenue de colons !
La rage car le mal tape sans cesse trop
Et que ne sont plus mis au goût du jour tant de grands savoirs ancestraux
La rage, trop de mensonges et de secrets gardés les luttes de nos Etats, riche de vérité, pouvoir changer l'humanité La rage car ils ne veulent pas que ça change,hein Préférant garder leur pouvoir et nous manipuler comme leurs engins.
La rage car on croit aux anges et qu'on a choisit de marcher avec eux
La rage parce que mes propos dérangent
Vois aux quatre coins du globe, la rage du peuple en ébullition
La rage, ouais la rage ou l'essence de la révolution !
(Refrain x2)
Anticapitalistes, alter-mondialistes, ou toi qui cherche la vérité sur ce monde, la résistance de demain
(…in cha allah…) à la veille d'une révolution. Mondiale et spirituelle, la rage du peuple, la rabbia del pueblo, parce qu'on a la rage, celle qui fera trembler tes normes. (…Parce qu'on a la rage…)
La rage a pris la populasse et la rage est énorme
Gens Pressés
hello, hello planète terre, planète en détresse
petit homme surmené au milieu d'sos
petit homme n'entend plus même son propre mal-être
il court pour oublier qu'il s'est oublié dans le paraitre …
hello, hello gens pressés, les nerfs à l'envers
qui pronent un royaume qui ressemble à l'enfer
pret a mourir pour défendre la cage qui a tué nos ames et tout ce qu'elles referment
couleur d'usine, ou barreaux en fer
horizon barrières, là ou murs nous encerclent
sombre mise en scène, dire qu'ils pensèrent
effacer l'ensemble de la sagesse ancienne
aujourd'hui sans repères, civilisation de vices et de gangsters
vent d'indignation venu de la planète entière
fils de l'abérration que les siècles étranglèrent
brise tes chaines !
sois gardien de ton frère
incarne dignement ce que le ciel t'a offert
en plein chamboulement, électrique atmosphère
babylone s'écroule quand on agit par nous-même
alors brises tes chaines !
[refrain] :
hello, hello gens pressés, la tête dans l'assiette !
une vie entière à regarder par la fenêtre
a rêver en silence d'une autre vie, d'un autre soi
alors l'oubli de soi fera l'affaire
mais dans l'ésprit tout les soirs sera de la fête
l'angoisse et les cris étouffés par le paraitre
des noeuds dans la tête, les poignets liés héritiers du mal-être
brises tes chaines !
(parlé) :
écoute le souffle de l'âme, les foules n'ont pas raison
troupeaux et fous de drames ne se posent pas de questions
ici a tout de grave ???
chant de plaies, de lésions, sur le macadame
les coeurs se fanent car l'atmosphère est sous pression
hello, hello gens pressés sans inhibition
qui marchent dans la nuit dans l'oubli de qui ils sont
la loi du bifton a tué l'enfant, l'a dupé pour aduler la grande division
les gens se détestent, malédiction
les gens se depèchent sans savoir ou ils vont
angoisse et stress, poisse, détresse
l'esprit carré comme une télévision
humains qu'on delaisse, pays riche et ses champs d'sdf
légitime on se bat on se lève
véridique chez jeunesse ya plus une once de rêve, tous trahis on se crève
en secret on s'aime, on se haït on saigne
si on faillit on serre, on crève si on cède
rien n'est facile, on sait la vie vouée à triompher
alors brises tes chaines !
[refrain]
hello, hello gens pressés, délaissés de l'histoire
qui s'interdit de croire en sa propre victoire
tête baissée pour ne plus voir le futur, pour ne plus voir l'usure dans son propre miroir
dérisoire rêve de vitrine, victime
tuerai pour la gloire, attiré par ce qui brille
ne pensant qu'à avoir, prétendant tout savoir
désabusé a force de croire tout ce qu'ils disent
sur le banc des accusés : insoumission
qu'on veut morte ou derrière des barreaux de prison
digne héritière étriquée aux éclats de vérité
mutilée par bien trop d'oppressions, arbitraire horizon
chacun ses schémas, son vécu, ses raisons
inertie totale, infectées les plaies le sont
sclérosés par des milliers de questions et les angoisses qu'elles t'amènent
vas-y sauve toi de toi-même !
[refrain]
Victoria
Moi c'est Victoria née il y a 14 printemps.
Dans un village près de Salta dans lequel je vivais avant.
Cela fait maintenant plus de 10 ans qu'avec papa et maman mes frères et mes soeurs ont a quitté nos champs.
On est venu s'entassé dans une de ces cabanes à l'entrée de la ville.
C'est papa qui la construite mais elle est pas finie.
Je n'ai que des vagues souvenirs du village.
Maman pleure quand elle m'en parle car elle n'aime pas la vie ici.
Des étrangers ont brulé nos maisons pour nous voler nos terres.
Papa s'énerve moi j'comprends pas il parle d'agroalimentaire.
Il dit que, les politiques sont des prédateurs qui sèment la peur
et qui ont un estomac à la place du coeur.
Ici pas de travail, aucune prière ne s'exauce.
Après les cours avec ma soeur ont vends des bracelets 2 pesos.
Mais malgré tous ses efforts, demeurent ses jours sans repas.
La nuit maman pleure, la nuit maman ne dors pas.
[Refrain Espagnol]
Mon voisin m'a dit : '' Pendant la dictature s'était plus dur ''.
Alors j'vais pas me plaindre même si ici y'a pas de futur.
Moi j'aime bien les études, on m'a dit '' s'est bien mais inutile ''.
Ici beaucoup ont arreté avant même de savoir écrire.
Dans mon jardin secret, j'cultive le rêve d'être medecin.
Soigner tous ses enfants malades qui ne mangent pas à leur faim.
J'comprends pas, dans la ville j'vois bien tous ses petits faire la manche devant le mépris des ceux qu'on appelle '' les gens biens ''.
J'minterroge, ne voient-ils pas la misère? Ils nous écrase pour benir l'homme venant de l'autre hémisphère.
Papa dit, qu'on est traité comme des chiens Dieu merci j'ai ma famille plus loin y'a des orphelins qui vivent dans les décharges.
Des fois je pleure en cachette, mais pas lontemps car je pense à mes aînés qui ont connus le chant des mitraillettes.
Et puis grand-mère disait toujours '' La vie s'est l'espoir, si t'en a plus t'es comme mort et vivre relève de l'exploit ''.
[Refrain Espagnol]
Papa est à bout, il a frôler la folie quand un matin il a appris que la banque lui avait volé ses économies.
Impuissant tout le monde était affolé il n'était pas le seul, c'est la nation entière qui s'était fait voler.
Depuis ce jour, avec beaucoup de gens de la ville, il bloque les routes pour bloquer l'économie du pays.
C'est leur façon de se faire entendre mais moi j'ai peur quand il s'en va, y'en a qui revienne pas la police est violente.
Ils les appelle Piqueteros et les journaux sont des menteurs ils disent que s'est des bandits après y'a des gens qui ont peur.
Papa dit : '' Ils peuvent tuer des hommes mais ils ne tuerons pas la mémoire, les mères des disparus chantent toujours contre l'oubli ''.
On vit le fruit d'une démocratie raté dans un pays si riche, plein enfants ont dans le ventre qu'une tasse de maté.
Parcequ'on est dirigé par la mafia du crime.
Moi j'comprends pas et quand j'demande pourquoi on m'réponds toujours : '' Parcequ'on est en Argentine ! ''.
[Refrain Espagnol]
Interviews with Keny Arkana, in french: Europe solidaire sans frontières, Politis